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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/249

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LES DERNIERS QUATUORS


Examinons d’abord les conditions dans lesquelles l’œuvre fut composée.

Le travail paraît avoir été très rapide. — Il n’en a par moins été acharné. Beethoven fut pris dans une fièvre de création. Les premières notes qui ouvrent la fugue du premier morceau étaient inscrites, comme nous avons dit, dans les derniers jours de décembre 1825. Avant la fin de janvier, on trouve dans le Livre de conversations le beau thème de l’andante avec variations :

[partition à transcrire]

et Holz écrit : — « Peut-être pouvons-nous aussitôt répéter (probiren) quelque chose du quatuor en cis moll. » — En mars, le frère Jean, l’homme d’affaires, l’imprésario, parle d’un éditeur qui serait prêt à prendre le nouveau quatuor, en le payant plus cher que Schott.

Et cependant, une nouvelle apparition de la maladie vient troubler l’euphorie de ce brûlant élan créateur. Peut-être l’exaltation même du travail a-t-elle contribué à la reflambée du mal. Car nous voyons, par les Cahiers de conversations, que, dès la fin de janvier, Beethoven se plaint des yeux et de douleurs aiguës dans les membres et le dos, il a difficulté à voir et à marcher. Les amis lui conseillent de s’épargner. Il fait appel au médecin qui l’a soigné, l’année précédente, lors de la crise d’où est sorti le « Chant de grâces à la Divinité », Dr Braunhofer. Celui-ci vient, l’ausculte, et il écrit sur le cahier ses observations : — Pas de rhumatismes, pas de ver-