Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
LES DERNIERS QUATUORS

s’éteint, et l’autre se rallume. Et l’impression que fait cette nouvelle lueur, cette réponse en , inattendue, est renforcée, dans le mystérieux pp, par le prolongement du , comme une pédale aux vibrations brisées et bourdonnantes, au deuxième violon et à la basse.

Dans la première esquisse (Nottebohm, II, 7), vous ne trouverez rien de cela, rien que le tracé de la mélodie, toute simple, toute unie, qui va son chemin, dans l’insouciance d’un chant populaire, qu’elle a peut-être été, et que Beethoven a pu, de mémoire, noter ou évoquer :

[partition à transcrire]

Lisez, après, dans le quatuor, le chant qui s’ébauche, dans le silence, et ne va pas plus loin que la montée de la première phrase, et se répète rêveusement, en s’attardant, un poco rit. sans avancer ! Quand, après l’attente, il reprend un peu plus d’assurance, il répète encore deux fois la première moitié, avant de s’engager, à la 16e mesure, sur la fin de la phrase. Alors, le chant sort du royaume des ombres et prend vie. Un jeune élan soulève le second dessin mélodique, dansant et plus rythmé (mes. 24 et suiv.) :

[partition à transcrire]

Mais il ne dure guère, le cresc. s’achève en p. più p. pp. sur une mélancolie, qui se répète ses souvenirs et ses regrets (mes. 39-48) :