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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/273

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LES DERNIERS QUATUORS

brutale entrée du violoncelle impatient, tout seul… Une mesure d’arrêt… Les autres instruments ne sont pas encore prêts. Puis, tous ensemble débrident une ronde vertigineuse…

J’admire Wagner de continuer sa phraséologie : « … Éperdu de sa profonde joie intime, l’homme jette sur le monde extérieur un regard pénétré d’une indicible sérénité. Le voilà devant lui, à nouveau, ce monde, tel qu’il était dans la Pastorale ; tout s’éclaire pour lui, de son bonbeur intérieur. C’est comme s’il prêtait l’oreille aux harmonies mêmes de l’Apparence, qui, aeriennes, puis matérielles, se meuvent devant lui en une douce eurythmie… »

Le terrible métaphysicien est huché si haut dans son cerveau qu’il n’entend pas la musique d’en bas, qu’il décrit. Où est-il, ce monde d’indicible Innocence, d’aérienne Pastorale ? — Rustique, je le veux bien ; et populaire, à coup sûr. Mais quelle rude gaieté, aux pans carrés ! Ce n’était pas assez qu’elle piétinât sur place, deux fois, dix fois, quinze fois, sans se lasser, Beethoven a marqué, et par quatre fois, « Ritmo di quattro battute » (mes. 109-112, 117-120, 275-278, 283-286) sur des phrases qui ne devraient comporter que