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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/287

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LES DERNIERS QUATUORS

presto, etc.). Cela me paraît tout à fait excessif. Le génie de Beethoven était plus spontané et ne collectionnait pas des pièces étiquetées de ses morceaux précédents, pour les recoudre, en fin d’ouvrage, et satisfaire à une froide récapitulation. Le cas du finale de la Neuvième Symphonie est exceptionnel ; et il a pris soin de l’expliquer. Les analogies signalées par H. Riemann sont (à part le réemploi voulu et affirmé du thème initial) trop superficielles, pour qu’on les retienne. Qu’un grand écrivain se ressemble dans les formes de son écriture suffit à les expliquer. — Plus curieux (bien qu’aussi problématique) est le rappel de la succession des tonalités du quatuor, et spécialement du premier au deuxième morceau, que H. Riemann découvre dans le trait inattendu du premier violon, à la Coda du finale, cette gamme en majeur (qui rappelle aussi la fin de la sonate op. 101)[1] :

[partition à transcrire]

Ce trait en ré majeur, répété, trahit un dernier frémisselent d’anxiété, qu’étouffe la violente reprise du thème de combat, à présent victorieux. — Réussit-elle à l’étouffer ? J’en doute, à l’encontre de beaucoup de commentateurs[2].

  1. Le rappel même que fait Riemann ici de cette sonate, aurait pu l’avertir que ces analogies d’écriture n’étaient pas commandées par des intentions spéciales au quatuor.
  2. Dont le plus illustre, Wagner, continue imperturbablement de dérouler sa propre hallucination métaphysique, sans écouter la musique : « Dominant toute la tempête (la Danse du Monde), l’extraordinaire