Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 6.djvu/255

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Le dimanche matin, Olivier, en venant de l’École, trouva Antoinette au lit, avec un peu de délire. Un médecin fut appelé. Il constata une phtisie aiguë.

Antoinette avait pris conscience de son état, dans les derniers jours ; elle avait découvert enfin la raison du trouble moral, qui l’épouvantait en elle. Pour la pauvre petite, qui avait honte d’elle-même, c’était presque un soulagement de penser qu’elle n’y était pour rien, que la maladie en était cause. Elle avait eu la force de prendre quelques précautions, de brûler ses papiers, de préparer une lettre pour Mme Nathan : elle la priait de vouloir bien veiller sur son frère, dans les premières semaines après sa

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