Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/231

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Il s’enfermait, avec ses livres et ses pensées. Malgré la chaude intimité, qui maintenant unissait les deux cœurs du fils et de la mère, Marc passait des journées dans sa chambre, sans parler ; et Annette respectait sa retraite. Elle attendait qu’il vînt la trouver. Elle avait conscience du grand travail qui s’opérait en lui. Travail de maturation et de purification. La crise de quatre ans trouvait sa solution.

Il s’était acharné à pousser jusqu’au bout l’examen rigoureux de soi ; et il s’était jugé — comme les autres — sans pitié. Afin de s’arracher aux sollicitations brûlantes de sa nature, qui regimbait, il lui avait imposé une rigide discipline : vie stricte, et stricte pensée. Les derniers combats livrés n’étaient pas les moins rudes. Il en sortait meurtri et calciné, comme d’un bain de honte passionnée et de conscience en fusion ;