Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/79

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oiseau. Il a été recueilli dans une famille de province irançaise…

Franck dressa l’oreille.

— …Gens honorables, au-dessus de tout reproche : un fils blessé, tous les autres hommes au front, morts ou vivants, trois femmes : la mère, une fille mariée, et une gouvernante garde-malade. Il y a lieu de croire à une intrigue entre le beau jeune homme et la fille mariée. Histoire banale. Le mari se bat. À l’arrière, le moral se soutient comme il peut. Il est assez étonnant qu’une aussi bonne patriote ait été choisir un Alboche. Mais faute de grive !… Il est probable qu’avant la guerre, déjà, ils se connaissaient. Franck se leva, tout à fait rassuré :

— La nuit, tous les chats sont gris.

— Vous comprenez que l’on ne tient pas, pour récompenser le zèle du combattant, à le faire cocu, publiquement. Le salut public n’y est point engagé.

— Et quant au vieux ?…

— Et quant au vieux, on peut le pendre, si l’on veut, — ou, si l’on veut, le laisser courir. De raisons pour, de raisons contre, il y a juste autant. Les deux plateaux sont à égalité. Et que