Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 6.djvu/91

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Marc n’avait pas bougé de l’appui, où sa tête restait posée comme sur un billot. Il eût souhaité le coup de hache. Ne plus être forcé de remettre sa tête sur ses épaules ! Si l’on pouvait trancher la mémoire des jours et des nuits ! Mais dans son crâne, un tumulte… Haine et douleur s’entremêlaient en un couple convulsif. Et sa chair hérissée de dégoût tremblait. Pas une pensée de pitié ou de pardon pour celle qu’il venait de chasser ! Pas un effort pour comprendre ! Le mâle outragé ne voyait que soi et son injure…

Un petit pas escaladait, en trottinant, l’escalier… Marc se retrouva, d’un coup, debout. Vania rentrait. Il ne fallait pas qu’il s’aperçût de rien. D’une main brusque, il essuya ses yeux brûlants, il remit en ordre les objets tombés, pendant le bref corps-à-corps — (il ramassa l’agrafe du col), — il ouvrit la porte du palier, et il se pencha sur la rampe. D’en bas, Annette criait :

— « Tu es là, Assia ? Je te le ramène. »

Il répondit :

— Je suis là. Merci ! »

— « C’est toi, mon petit ? Elle est sortie ? »

Il répondit :

— « Oui. »

Vania arrivait au haut de l’escalier. Elle dit encore :