Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/114

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— Je la tiens, je la tiens, dit Luce, lui tenant la main.

Ainsi, tour à tour, tendrement, gravement, ils causaient, comme de bons vieux amis. Mais ils prenaient bien garde que la table fût toujours entre eux.

Et voici qu’ils s’aperçurent que la nuit était dans la chambre. Pierre se leva précipitamment. Luce ne fit rien pour le retenir. L’heure brève était passée. Ils avaient peur de celle qui pouvait venir. Ils se dirent au revoir, avec la même contrainte, de la même voix basse et étranglée que lorsqu’il était entré. Sur le seuil, leurs mains osèrent à peine s’étreindre.

Mais, la porte fermée, près de sortir du jardin, comme il retournait la tête vers la fenêtre du rez-de-chaussée, il vit dans un