Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/193

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le pigeon roucoulait. Dernier bruit du dehors. Les voix de Paris s’éteignirent. L’air libre s’effaça. Les nappes d’orgue, les grandes voûtes, le rideau de pierres et de sons, les séparèrent du monde.

Ils s’installèrent dans un des bas-côtés, entre la seconde et la troisième chapelle, à gauche en entrant. Dans l’encoignure d’un pilier, tous deux ils se blottirent, assis sur des marches, cachés au reste de la foule. Tournant le dos au chœur, ils voyaient, en levant les yeux, le faîte de l’autel, la croix et les vitraux d’une chapelle latérale. Les beaux chants anciens pleuraient leur pieuse mélancolie. Ils se tenaient la main, les deux petits païens, devant le grand Ami, dans l’église en deuil. Et tous deux, en même temps, à voix basse, murmuraient :