Page:Rolland Clerambault.djvu/68

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il séant, lorsqu’un artiste vient soumettre un ouvrage à votre admiration, de lui dire : « J’en voudrais lire un autre, qui ne lui ressemblât point ? — Clerambault voyait là un indice nouveau de l’affligeante tiédeur de patriotisme, qu’il avait déjà éventée chez Perrotin. Ce manque de compréhension acheva de le refroidir pour son vieil ami. Il pensa que la guerre était la grande épreuve des caractères, qu’elle révisait les valeurs et triait les amitiés. Et il ne jugea point que la perte de Perrotin fût trop peu compensée par l’acquisition de Camus et de tant d’amis nouveaux, assurément plus modestes, mais au cœur simple et chaud…

Et cependant, la nuit, il avait des minutes d’oppression ; il s’éveillait, inquiet ; il était mécontent et honteux… De quoi donc ? Ne faisait-il pas son devoir ?