Page:Rolland Handel.djvu/184

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l’avoir cherché plus d’une fois, notamment dans l’orchestration de certaines scènes des deux Cléopâtres de Giulio Cesare et d’Alexander Balus. Mais ce qui est constant chez lui, c’est la Tonmalerei, la peinture de paysages en musique et d’impressions de la nature. Peinture très stylisée, et, comme dit Beethoven, « plutôt une expression de sensations qu’une peinture », — évocation poétique des tempêtes de grêle, de la mer tranquille ou soulevée, des grandes ombres de la nuit, du crépuscule qui tombe dans la campagne anglaise, des parcs au clair de lune, de l’aube printanière et du réveil des oiseaux. Acis et Galatée, Israël en Égypte, l’Allegro, le Messie, Sémélé, Joseph, Salomon, Susanna, offrent une riche galerie de tableaux de la nature qui de notent à la fois chez Hændel des dons de peintre flamand et de poète romantique.Ce romantisme frappa fortement, brutalement, de son temps ; il lui attira des admirations et des critiques violentes. Une lettre de 1751 le dépeint comme un Berlioz ou un Wagner, soulevant les tempêtes de l’orchestre et des chœurs.

« Il aurait pu faire plaisir aux gens à leur façon propre, dit l'auteur anonyme de cette lettre ; mais son mauvais génie ne le voulut pas souffrir. Il imagina une nouvelle sorte de musique grandiose ; et, pour rendre le fracas plus fort, il la fit exé-