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classique, dont il se revêtait, brûlait un génie romantique, précurseur de l’époque du Sturm und Drang ; et parfois ce démon caché faisait irruption, par brusques emportements, — peut-être malgré lui.



La musique instrumentale de Hændel mérite que nous nous y arrêtions avec quelque insistance : car elle a été presque toujours mal jugée par les historiens, et mal comprise par les artistes, qui n’en voient pour la plupart que la forme vide.

Son premier caractère, c’est d’être une improvisation perpétuelle. Si elle a été publiée, ç’a été dans beaucoup de cas malgré Hændel ou à son insu[1]. Elle n’était pas faite pour être lue et

    et leur faire exécuter les sauvages opéras de la nature, que d’accorder que vous êtes un compositeur. Un charpentier avec sa régie et son équerre ira plus loin en composition que toi, toi, irrégularité parfaite ! — (Harmonie en Révolte : une lettre à Frédéric Handel, esquire,… par Hurlothrumbo-Johnson, février 1734.)

  1. Tantôt Hændel fut forcé de publier ses œuvres, parce qu’on en avait fait des publications frauduleuses et fautives. (Ainsi, pour le premier recueil des Suites de pièces pour le clavecin, publiées en 1720, ou pour le premier recueil des Concertos d’orgue, publiés en 1738). — Tantôt ces publications ont été faites purement et simplement, en dehors de Hændel, par des éditeurs qui les avaient volées. (Ainsi, pour le second recueil des Suites de pièces pour le clavecin, que Walsh râfla, et publia en 1733, sans que Hændel ait pu même en corriger