Page:Rolland Handel.djvu/192

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Angleterre même, ce sont tantôt les éléments italiens, tantôt les allemands qui prédominent[1]. L’ordre des danses varie avec chaque suite ; et aussi, le point central, le noyau de l’œuvre. Les morceaux d’introduction sont tantôt des préludes, tantôt des fugues, des ouvertures, etc. Les danses et les airs sont tantôt apparentés entre eux, tantôt indépendants. Et pourtant, l’impression dominante de cette œuvre si variée, c’est l’unité souveraine. La personnalité de Hændel tient assemblés et fondus les éléments les plus divers : « polyphonie et plénitude d’harmonie allemande, homophonie italienne et technique de Scarlatti, rythmique et ornementation française[2]. » Par là, l’œuvre s’imposa à son

    au temps de Hambourg (p. 166, 170). Influences de Pasquini (p. 162) et de Scarlatti (p. 148, 152), au temps du voyage en Italie. L’influence de Kuhnau est très sensible. Hændel a eu, toute sa vie, la mémoire meublée de cette musique, et en particulier du Klavier-Übung de 1689-1692 et des Frischen Klavier-Früchte de 1696, qui étaient alors très célèbres, et partout répandus par de nombreuses éditions. Même limpidité du style, même sobriété nette des lignes. Les sarabandes surtout sont déjà toutes hændeliennes, chez Kuhnau. De même, certains préludes, certaines gigues, et les airs, un peu populaires.

  1. Pour l’influence allemande, voir les Suites 1, 4, 5, 8 (quatre morceaux de danse, précédés d’une introduction). Pour l’italienne, voir les Suites 2, 3, 6, 7 (dont la forme se rattache à la Sonata da camera).
  2. M. Seiffert ajoute qu’aucun de ces éléments ne prédomine. Je serais plutôt de l’avis de Chrysander, qui remarque dans ce style de trois nations mêlées une tendance prédominante au style italien, comme chez J.-S. Bach au style français.