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instruments, et très souvent à concevoir la voix comme un instrument, qui concerte et qui joue avec les autres instruments, formant ensemble des guirlandes décoratives, harmonieusement enchevêtrées.

En résumé, un art moins intime qu’expansif, un art ensoleillé. Non sans émotion[1]. Mais avant tout, reposant, fortifiant et heureux. Une musique optimiste, comme celle de Hændel.

Certes, un Hændel en petit, avec beaucoup moins de souffle, moins de richesse d’invention, surtout moins de puissance de développe-

    avec l’orgue ou le clavecin. Mais en général, la palette de Zachow est assez riche, et comprend, avec les violes, violette, violoncelles, des harpes, des hautbois, des flûtes, des corne de chasse, des bassons et bassonetti, et jusqu’à 4 clarini (trompettes aiguës) et des tamburi. (Cantate : Vom Himmel kam der Engel Schar.) Zachow s’amuse à combiner les timbres de ces instruments avec ceux de la voix, dans les airs soli. Tel air de ténor est accompagné du violoncelle solo, tel autre de deux corne de chasse ; un air de basse est avec basson concertant, un autre avec 4 clarini et tamburi ; un air de soprano, avec basson et 2 bassonetti ; — sans parler d’airs nombreux et très soignés, avec hautbois ou flûtes.

    Grâce à Zachow, Hændel se familiarisa de bonne heure avec l’orchestre. Il apprit chez lui à jouer de tous les instruments, et principalement du hautbois, pour lequel il écrivit tant de pages charmantes. Dès l’âge de dix ans, il composait des trios pour deux hautbois et basse. Un lord anglais, voyageant en Allemagne, en retrouva une petite collection de six trios (Sammlung dreistimmiger Sonaten für zwei Oboen und Bass, sechs Stück) datant de cette époque. (t. XXVIII de la grande édition Hændel.)

  1. Voir le bel air de basse de la cantate : Lobe den Herrn, p. 164.