Page:Rolland Handel.djvu/58

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de protection, que lui avait faites le prince Gaston de Médicis. Cette protection fut-elle aussi efficace que Hændel l’espérait ? Il est permis d’en douter. À la vérité, le fils du grand-duc de Toscane, Ferdinand, était musicien ; il jouait bien du clavecin[1] ; il avait fait bâtir un théâtre d’opéra dans sa villa de Pratolino ; il choisissait les libretti conseillait les compositeurs, correspondait avec Alessandro Scarlatti. Mais il n’avait pas le goût très sûr. Il trouvait le style de Scarlatti trop savant ; il le priait d’écrire une musique « plus facile et, autant que possible, plus gaie »[2]. Il n’avait pas non plus l’humeur fastueuse des Médicis, ses ancêtres. Il lésinait sur la musique. Il ne se décidait pas à nommer Scarlatti son maître de chapelle ; et aux demandes d’argent du grand artiste, alors dans la gêne, il répondait « qu’il prierait pour lui »[3]. — On peut croire qu’il ne fut pas moins économe à l’égard de Hændel. Hændel était loin d’avoir la notoriété de Scarlatti. Il semble que l’on ait peu fait attention à lui,

    seignement précis dans les archives des Médicis et les papiers du temps. Je suis plutôt porté à suivre l’opinion traditionnelle, d’après laquelle le Rodrigo date du second séjour de Hændel à Florence, quand il commençait à se faire à la langue et au style musical italiens.

  1. Bartolommeo Cristofori, l’inventeur du pianoforte, exécuta pour lui des instruments intéressants.
  2. 2 avril 1706.
  3. 23 avril 1707. Voir Edward Dent : Alessandro Scarlatti.