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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/133

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

empressement que je regrettai sur le champ.

Elle se mit à rire, puis, plus grave :

« Il est certain que tu es très attaché à Grâce… C’est toi qui la comprends le mieux. C’est même toi qui l’as, pour ainsi dire, découverte, Je l’avais déjà deviné avant mon départ pour Mars…

— C’est inouï ! » balbutiai-je.

Le soir venait à petits pas. Bientôt un colossal soleil écarlate se posa dans l’échancrure de deux collines.

L’église du prochain village n’occupait qu’un petit coin de la surface embrasée. Peu à peu, l’ombre de la Terre tournante dévora l’astre et la fête des nuées commença…

Maintenant, le nimbe de Grâce était si visible que Jean et Antoine qui venaient de dîner avec nous, s’arrêtèrent :

« J’en doutais encore ! Maintenant, j’en suis sûr, s’écria Jean.

— Bah ! dit doucement Antoine, je le savais depuis une semaine…

— Et tu as gardé le silence !

— Comme eux ! répondit flegmatiquement Antoine en désignant Violaine et moi, mais enfin, on pouvait se tromper… mieux valait attendre confirmation… Et même maintenant, quoique je sache qu’il suffit aux Martiens de le désirer très vivement, je ne suis pas tout à fait sûr du dénouement. Je me demande pourquoi elle l’a voulu ?

— Elle a plus d’une raison ! s’écria Jean. La plus vivante des Martiennes, elle doit désirer ne pas