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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/91

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

par les Zoomorphes, dit Antoine. Les invasions ne se font jamais partout, ce qui ne s’explique guère mais peu importe ; il faut entamer une lutte sérieuse aux points menacés.

— Je me demande », commença Jean…

Il n’acheva pas. Il secoua la tête avec un faible sourire.

« Qu’est-ce que tu te demandes ?

— Des chimères, reprit Jean. J’y pense souvent. Une intervention des Éthéraux ?

— Le beau rêve ! » s’exclama Violaine.

Le Chef Implicite nous regarda parler, mais le mouvement des lèvres ne lui apprenait rien : Grâce s’était rapprochée de moi et son atmosphère versait l’allégresse dans tout mon être. Comme à chacune de ses présences, l’inquiétude mêlée aux plus brillantes de nos heures s’évanouissait. Je lui traduisis les paroles de Jean.

« Quelle magnifique espérance ! » répondit-elle.

Puis avec une légère mélancolie :

« Mais il n’y aucun lien entre eux et les autres vivants.

— Nous leur parlons, Grâce.

— Vous leur parlez ! »

Je lui révélai la fabuleuse aventure ; elle suivait mes gestes, éperdue d’étonnement.

« Vous voyez bien, fit-elle, que nous ne sommes rien à côté des habitants de la Terre. »

Jean, Antoine et Violaine, avec le Chef Implicite venaient de passer dans la chambre arrière du blockhaus.