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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/98

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

Depuis huit jours, nous étions entrés en lutte avec les Zoomorphes, lutte encore localisée, réduite au point le plus menacé. Les Tripèdes de la région travaillaient avec ardeur à construire les appareils radiants nécessaires. L’énergie, puisée dans les cavernes, ne manquait point. Ils se montraient habiles, prompts à comprendre mais manquant d’initiative, comme tous ceux que nous avions connus. Ravis par les premiers résultats de notre campagne, ils nous montraient une affection vive, soumise et mystique.

« Allons voir où nous en sommes ! » fit Jean.

Il ne nous fallut pas plus de cinq minutes de marche pour arriver à proximité des frontières. Ce n’est pas que nous eussions hâté le pas. Au rebours, nous l’avions plutôt freiné.

« Maintenant que j’en ai l’habitude, remarqua Jean, la légèreté de nos corps est devenue bien agréable.

— Nous sommes presque ailés ! ajouta Violaine.

— Les ailes aux pieds, comme Hermès. »

À notre arrivée, des Tripèdes étaient accourus, parmi lesquels un géant, un des chefs de la région, qui possédait déjà les rudiments de la langue créée avec le Chef Implicite.

« Il y a quelques jours cette terre était encore à nous, remarqua le colosse.

— Ils n’y seront plus ce soir ! répondit Jean, et ils n’ont pas encore eu le temps de dénaturer le sol.

— Du reste, en y transportant de la terre d’ici,