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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/14

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Soudain il vole à moi, je me livre à la fuite,
Et bientôt sur mes pas ramenant sa poursuite,
Au cirque de nouveau je rentre le premier,
Et triomphant, m’élève au faîte d’un cormier.
Plus ardent, après moi mon ennemi s’élance ;
Mais de son vain courroux me riant en silence,
Sur sa trace vingt fois je le vis retourner,
Dans les taillis voisins vingt fois se promener.
Lorsqu’enfin assuré que d’un essor rapide
Je trompois, en fuyant, son audace intrépide,
Dans l’arène déserte il revient orgueilleux.
Un feu rouge de sang étincelle en ses yeux ;
Tous ses nerfs sont tendus ; sa narrine enflammée
Le couvre tout entier d’une épaisse fumée :
Il brame, et ce long cri par les monts répété,
De l’Olympe, en roulant, remplit l’immensité.
De biches, à sa voix, une légère troupe
Sur la cîme des monts paroît, et de leur croupe
Dans le cirque à l’instant descendue à grands pas,
En cercle autour du cerf étale ses appas.