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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/18

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De Pétrarque amoureux j’irois chercher la trace ;
Mes piés y fouleroient ces verdoyans gazons,
Où Pétrarque, oubliant la rigueur des saisons,
N’appelloit, ne voyoit, ne respiroit que Laure.
Ici, dirois-je ; ici, des beaux présens de Flore
Cent fois il couronna le front qu’il adoroit ;
Là, dans l’enfoncement de cet antre secret,
Il marioit sa voix à sa lyre plaintive ;
Sur le sable mouvant de cette eau fugitive,
Sur ces troncs, respectés du souffle des chaleurs,
Gravant le nom de Laure, il l’arrosoit de pleurs.
À ce doux souvenir, j’en répandrois moi-même,
Et mon coeur me diroit : ainsi ma Zilla m’aime.
Douces émotions, qui sauriez me charmer
Dans ces lieux, où notre ame est toujours prês d’aimer ;
Ah ! Ne me quittez point, quand je vais aux campagnes ;
Soyez alors, soyez mes fidèles compagnes :
Vous seules, vous pouvez ajouter aux plaisirs,
Que l’automne riant promet à mes loisirs.
Il vient, il a paru. Dans la plaine éthérée
Je vois flotter les plis de sa robe pourprée,