Page:Roussel - Idées religieuses et sociales de l’Inde ancienne.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

permis d’employer cette expression en rappliquant à des idolâtres.

Dans ce chapitre, nous nous occupons spécialement des mœurs des princes et, en général, des kṣatriyas. Janârdana qui n’était autre que Viṣṇu incarné dans la personne du fils de Devakî, après avoir passé quelque temps à Khâṇḍavaprastha[1] près des Pâṇḍavas qui lui avaient fait l’accueil le plus cordial, prit congé de ses hôtes. Il monta dans son char d’or, déploya sa bannière qui portait l’image de Garuḍa, le fils de Târkṣya, c’est-à-dire de Kaçyapa. Les Pâṇḍavas l’accompagnèrent à une certaine distance ; là, ils se séparèrent de lui ; puis, après l’avoir longtemps suivi des yeux, ils rentrèrent dans la ville, pendant que Viṣṇu (sic) se dirigeait vers Dvârakâ[2] avec la rapidité de Garutmat[3] afin d’y rejoindre son épouse Rukmiṇi[4].

Yudhiṣṭhira désirait vivement procéder à la cérémonie du Râjasûya ou du sacre à la suite de laquelle on le devait proclamer monarque universel, ou Cakravartin[5], attendu que le Râjasûya, « donnait la victoire sur le monde entier » ainsi que le disait, un jour, à Kṛṣṇa le sage Uddhava[6]. Il s’ouvrit de ce dessein à Kṛṣṇa qui lui parla de Jarâsañdha, le fils de Bṛhadratha, comme d’un rival redoutable dont il lui fallait se débarrasser avant de pouvoir se faire proclamer empereur du monde[7]. Le fils de Devakî apprit alors au Pâṇḍava les

  1. ou Indraprastha.
  2. Ville habitée par Kṛṣṇa et les autres Yadus.
  3. Autre nom de Garuḍa.
  4. II.
  5. Böhtlingk traduit ainsi ce mot : « Der die Räder seines Wagens ungehemmt über alle Länder rollen lässt ».
  6. Cf. Bhâg. Pur. 10, LXXI, 3.
  7. XIV.