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Cependant Yudhiṣṭhira, grâce à ses frères, allait être investi du titre de monarque universel qu’il ambitionnait depuis si longtemps et qu’un moment il avait désespéré d’obtenir.

Dhṛtarâṣṭra ne pardonnait pas à ses neveux la puissance et l’estime dont ils jouissaient. En vain son frère consanguin, le sage Vidura, essaya-t-il de le ramener à des sentiments plus équitables à l’égard des Pâṇḍavas ; il n’y réussit point ; pourtant il ne lui ménagea ni les conseils, ni les objurgations[1].

De son côté Yudhiṣṭhira répondait au mauvais vouloir de son oncle et de ses cousins en prodiguant à leur égard les marques de déférence et d’amitié. Mais le violent Bhîma, surnommé Ventre-de-loup[2], ne partageait nullement la magnanimité de son aîné. Il ne parlait pas moins que de se débarrasser une bonne fois de ses ennemis, malgré les liens du sang qui les unissaient ensemble. Yudhiṣṭhira eut beaucoup de peine à le faire renoncer à ce coupable dessein[3].

Le poète a soin de prêter le beau rôle à son héros favori, Yudhiṣṭhira ; il soigne son portrait, au risque de le flatter un peu et par suite de le rendre moins ressemblant.

Lorsque, par suite de circonstances que nous indiquerons plus tard, les Pâṇḍavas durent prendre le chemin de l’exil, Dhṛtarâṣṭra s’informa auprès de Vidura de l’attitude de chacun d’eux à leur départ de Hastinâpura[4].

Vidura satisfit sa curiosité[5]. Il lui raconta comment

  1. LXII, et seq.
  2. Vṛkodara.
  3. LXXII. 10 et seq.
  4. Éléphant-Ville.
  5. LXXX.