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la foi de Yudhiṣṭhira qui d’ailleurs, on se le rappelle, était fils de Dharma, le dieu de la Justice et sa personnification. Aussi, le poète nous dit que sous le règne du Pâṇḍava, l’on ne vit ni sécheresse, ni pluies excessives, ni contagions, ni incendies[1]. Homère, dans l’Odyssée, parle du prince vertueux dont les mérites rendent les champs de son royaume plus fertiles et les mers plus poissonneuses, sans doute en assurant la sécurité des peuples[2].

Il va sans dire que si un bon roi était pour ses sujets un trésor, dans toutes les acceptions du mot, un méchant prince en était le fléau.

Duryodhana se trompait donc étrangement, lorsqu’il prétendait que la conduite d’un roi devait être différente de celle des autres hommes, dans ce sens qu'il ne lui fallait consulter que ses intérêts. Il attribuait cette maxime à Bṛhaspati ; elle était plus digne de Machiavel que du sage fils d'Añgiras[3].

Le Sabhâ ne nous apprenant rien de spécial sur les autres castes, nous passons à la femme et sa situation sociale.


II. Femmes.

Parmi les peuples qui reconnurent la suzeraineté de Yudhiṣṭhira, il y en eut trois qui n’eurent pas à lui payer de tributs : ce furent les Pâñcâlas, tes Andhakas et les Vṛṣṇis qui lui étaient unis, les premiers par les liens du sang, les autres par ceux de l’amitié[4].

  1. XXXIII, 5.
  2. Cf. Odys. XIX, 109 et suiv.
  3. Cf. LV, 6 et seq.
  4. LII, 49.