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Oui, c’est un Dieu caché que le Dieu qu’il faut croire,

a dit Racine, le fils[1].

« Hari est l’antique Ṛṣi, l’âme des Vedas, l’lnvisible, le Premier de tous les êtres, celui de qui procède tout et en qui tout rentrera, le Protecteur des choses passées, présentes et futures ; il s’appelle Keçava, le meurtrier de Keçi ; c’est le boulevard des Vṛṣṇis qui bannit toute crainte aux heures du péril et massacre les ennemis »[2].

Bhîṣma engageait Yudhiṣṭhira à rendre les honneurs de l’arghya aux personnes les plus dignes de l’assemblée ; il lui dit :

« Apprends, ô Yudhiṣṭhira, qu’un précepteur, le prêtre sacrificateur, un parent, un Snâtaka, un ami, un roi, sont les six qui méritent l’arghya »[3].

Yudhiṣṭhira lui demande alors à qui l’offrir le premier. Bhîṣma lui désigne, non pas Çiçupâla ni les autres rois qui se trouvaient là, mais Kṛṣṇa ce qui provoque les protestations indignées de Çiçupâla qui interpelle violemment Yudhiṣṭhira et Kṛṣṇa, l’un pour avoir offert l’arghya au second et celui-ci pour avoir accepté.

Kṛṣṇa n’est ni le prêtre du sacrifice, ni son guru, ni un roi, etc. Pourquoi donc lui faire cet honneur au détriment de personnages plus recommandables qui sont là ?

Après avoir terminé ses longues et amères récriminations, il sort de la salle, suivi des autres princes[4].

Bhîṣma qui approuve le choix de Yudhiṣṭhira fait l’éloge de Kṛṣṇa en qui il reconnaît Viṣṇu, le plus grand des Dieux.

  1. La Religion I, 47.
  2. XXXIII, 10-12.
  3. XXXVI, 22 et suiv.
  4. XXXVII.