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« Kṛṣṇa est la Prakṛti, [l’Être] insaisissable, le Créateur, l’Éternel, qui est au-dessus de tout ce qui existe. L’intelligence,… l’air, la chaleur, l’eau, l’espace, la terre, les quatre sortes d’êtres[1] sont établis en Kṛṣṇa. Le soleil, la lune, les constellations, etc. sont établis en Kṛṣṇa. De même que l’Agnihotra est le premier des sacrifices, la Gâyatrî, le premier des mètres, le roi, le premier des hommes, l’Océan, le premier des fleuves, la lune, la première des constellations, le soleil, la première des splendeurs, le Meru, le premier des monts, Garuda, le premier des volatiles,… ainsi, dans les mondes [des hommes] et des Dieux, le Bienheureux Keçava est le premier »[2].

L’éloge, ou si l’on veut la description de Viṣṇu-Kṛṣṇa, se poursuit longtemps encore, sans apporter aucune note caractéristique.

Çiçupâla s’obstinait à ne voir dans Kṛṣṇa qu’un homme comme un autre. Il paya son erreur de sa vie, Kṛṣṇa lui ayant coupé la tête de son disque, au fort d’une méchante querelle suscitée par ce prince[3].

Nârada considérait comme des morts-vivants[4] ceux qui méconnaissent Kṛṣṇa.

« Ceux qui refusent d’honorer Kṛṣṇa doivent être regardés comme morts, bien que vivants, et l’on ne doit jamais parler d’eux »[5].

  1. Les ovipares, vivipares, ce qui naît du fumier, les végétaux, observe Pratap.
  2. XXXVIII, 24 et suiv. Le mot que je traduis par premier est mukha, la bouche.
  3. XLV. Cf. Bhâg. P. 10, LXXIV, 43.
  4. jîvanmṛtâs.
  5. XXXIX, 9.