Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/175

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pour recevoir le buste du dormeur, un pot de terre renfermait la racine d’une plante immense et blanchâtre, qui, en l’air, se recourbait d’elle-même pour former comme un ciel de lit.

Au-dessus de ce gracieux baldaquin, un phare, actuellement sans lumière, était soutenu par une tige métallique à sommet infléchi.

La face du cadre la plus éloignée de nous supportait maints ornements rangés avec ordre.

Presque à l’angle de droite, une longue surface triangulaire, pareille à la flamme d’un pavillon, se déployait de côté au bout élevé d’un mince piquet de bois peint en bleu. L’ensemble offrait l’aspect d’un drapeau symbolisant quelque nation inconnue, grâce aux couleurs de l’étamine ― comprenant un fond crème parsemé de lignes rouges peu symétriques et deux pois noirs assez rapprochés qui s’étageaient l’un au-dessus de l’autre vers la base verticale du triangle.

Un peu plus à gauche se dressait un minuscule portique, large environ de deux décimètres. Pendue à la travée supérieure, une frange de robe ou de costume balançait à la moindre secousse ses nombreux filaments blanchâtres et réguliers, tous pareillement terminés par un point rouge vif.

En poursuivant l’examen dans le même sens, on trouvait un récipient peu profond d’où émergeait