Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/105

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le soc ne doit point avoir d’aile au côté opposé, afin qu’il ne soulève point la terre qui retomberoit ensuite dans le sillon. L’autre côté forme une aile tranchante, qui est plus en dehors que le versoir qui est au-dessus. Il a une douille à son extrémité, formée par le fer replié en dessous, dans laquelle on fait entrer le sep. À quatre ou cinq pouces de sa pointe, il est percé en B, d’un trou rond, dans lequel la pointe du gendarme C est reçue. On voit le soc représenté en entier dans la Fig. 16.

Ce gendarme est une pièce de fer de quatre pouces de largeur, à peu près, repliée à angle aigu, dont la pointe, qui est à son bout, entre dans le trou pratiqué au soc ; son côté gauche, plus élevé que le droit, est percé d’un trou à son extrémité, auquel on passe un clou à vis, qui l’attache, d’une manière solide, à la flèche ; l’autre côté, un peu moins élevé, passe dessous la flèche. La destination du gendarme est d’arrêter les herbes, les broussailles qui iroient s’embarrasser dans les jambettes qui soutiennent l’âge ou la flèche sur le sep.

Le double manche D porte à son extrémité inférieure un tenon, qui est chevillé dans la mortoise pratiquée au bout postérieur du sep, pour le recevoir : il est formé d’une seule pièce de bois fourchu, ou de deux pièces assemblées solidement, comme aux autres charrues dont on a déjà vu la description. On met entre les cornes de ce double manche, une traverse assez forte, qui les soutient & les empêche de se briser, comme il pourroit arriver lorsque le conducteur est obligé d’appuyer sur le côté pour tourner la charrue.

La flèche E est bien plus longue que celle des charrues ordinaires ; elle a, assez communément, neuf ou dix pieds de longueur. Cette charrue est employée à la culture des terres fortes, & à ouvrir de profonds sillons, malgré la grande inclinaison de sa flèche sur le sep, qui forme un angle très-aigu, & presque au-dessous des proportions données : cette extrême longueur étoit nécessaire, afin qu’en donnant beaucoup d’entrure au soc, l’attelage ne fût point autant fatigué qu’il le seroit si la flèche étoit plus courte ; ce qui auroit eu lieu, si le point de résistance eût été plus rapproché de la puissance qui agit pour le vaincre. Depuis le coutre jusqu’aux manches, la flèche est carrée avec les arrêtes abattues ; elle est ronde dans le reste de sa longueur : cette différence n’est point du tout essentielle ; la figure ronde ou carrée ne contribue en rien à sa solidité, pourvu que la partie qui repose sur l’échancrure de la sellette, soit ronde, on peut tenir le reste comme on voudra. La flèche porte à son extrémité postérieure un tenon, qui, après avoir traversé la mortoise qui est au bout du double manche, va aboutir dans l’entaille qui est pratiquée à l’extrémité du sep, au-dessous & derrière le double manche.

Le versoir F, placé à la droite de la charrue, est une longue pièce de bois un peu convexe en dehors, au-dessus de l’aile du soc, & concave en dedans ; la surface extérieure au-dessus de l’aile du soc, a une convexité plus saillante que celle qui est plus éloignée du soc : la surface intérieure est concave, excepté la partie opposée à celle qui est au-dessus de