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qu’ils tirent leur nourriture ; la diversité de couleur des envies, se rapporte à l’altération du sang, de la bile & de la lymphe.

On ne doit jamais essayer de guérir les taches de naissance, surtout si elles sont dans les endroits recouverts par les habits ; elles ne sont jamais incommodes ; de plus, elles ne sont point aperçues ; il faut même ne faire aucune tentative quand on les a au visage. Comme on ne peut les guérir qu’en les extirpant ou en les cautérisant, il resteroit toujours une cicatrice mille fois plus difforme & plus désagréable que la tache. M. AM.


ÉPAMPRER. Synonyme d’ébourgeonner. (Voyez ce mot) Il se dit spécialement de la vigne.


ÉPANOUIR. ÉPANOUISSEMENT. Se dit des feuilles qui commencent à sortir des boutons & des fleurs lorsqu’elles développent leurs pétales hors du calice qui les renfermoit. C’est l’époque à laquelle s’exécute la fécondation de la fleur. Les pétales ou feuilles de la fleur, jusque-là roulées & repliées sur elles-mêmes sous les folioles du calice, le développent avec élasticité ; les filets se séparent des pistils ; la petite capsule qui renferme la poulinière séminale ou étamine, s’ouvre avec force ; cette poussière est lancée sur le sommet du pistil, reçue dans les pores dont il est criblé, & va féconder les germes qu’il renferme. Les pétales persistent jusqu’à ce que l’opération soit entièrement achevée ; alors elles se flétrissent, se dessèchent, tombent, & le but de la nature est rempli.

C’est principalement de cette époque que dépend l’abondance dans tous les genres de végétaux ; si la fleur souffre, la récolte est médiocre ; si elle avorte, elle est perdue sans ressource. Les pluies trop abondantes délavent & entraînent la poussière des étamines ; les coups de soleil qui surviennent, calcinent ces parties délicates, & les gelées accompagnées d’humidité sont toujours meurtrières. (Voyez Fécondité)


ÉPARGNE. (Poire d’) Voyez le mot Poire.


ÉPARVIN ou ÉPERVIN, Médecine Vétérinaire. Nous distinguons trois sortes d’épervin : l’éparvin sec, l’épervin de bœuf, & l’éparvin calleux.

De l’éparvin sec. Nous désignons sous cette dénomination, une maladie externe, dont l’effet est de susciter une flexion convulsive & précipitée de la jambe du cheval qui en est attaquée, au moment où elle entre en action pour se mouvoir. Ce mouvement irrégulier est exprimé par le terme de harper. On s’en apperçoit dès les premiers pas que fait l’animal, & jusqu’à ce qu’il soit échauffé ; puisqu’alors, il n’est presque point visible, à moins que le mal ne soit parvenu à un certain période caractérisé par l’action continuelle de la jambe qui harpe toujours. Un cheval crochu avec ce défaut, devient presque totalement incapable de service.

Du siège de l’éparvin sec. Cette maladie n’existe point dans l’articulation du jarret, comme certains auteurs l’ont prétendu ; mais dans les muscles mêmes qui servent aux mouvemens de flexion ou dans les nerfs