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NOTES
SUR OCTAVIE.

Si cette tragédie était bonne, il faudrait lui appliquer la louange renfermée dans ces vers de l’Art poétique d’Horace :

Nec minimum merucre decus vestigia Græca
Auai deserere, et celebrare domestica facta.

C’est la seule de ces pièces, tirées de l’histoire nationale, qui nous soit parvenue, et la seule aussi dont on puisse dire avec certitude qu’elle n’est point de Sénèque le Philosophe.

Le sujet d’Octavie est tragique en lui-même et plus heureux que celui de Britannicus préféré par notre Racine. Mais l’auteur n’a pas su le développer ; il manque à la fois d’intelligence et de style ; et n’était le mauvais goût, et l’interminable pathos de l’Hercule sur le mont Œta, nous dirions que l’Octavie est la plus mauvaise pièce du Théâtre de Sénèque. Juste-Lipse dit que c’est l’œuvre d’un écolier, ou plutôt d’un enfant : « Puer ego sum, dit-il, nisi a puero scripta, certe pueri modo. » Elle n’a pas cependant manqué d’imitateurs ; le plus ancien est Roland Brisset, de Tours, avocat au parlement de Paris, dont nous avons déjà parlé au commencement des notes d’Agamemnon. Après lui vient Racine, et en dernier lieu, chez nous, un poète à peu près inconnu, Souriguières. Le célèbre Alfieri a composé une tragédie avec le même titre et les mêmes personnages, mais fort différente de la pièce latine par la force des idées et du style.

Acte Ier. Page 391. En cris plus lugubres que ceux d’Alcyone. Alcyone, femme de Céyx, roi de Trachine, mourut de douleur en trouvant le corps de son époux sur le rivage, et fut changée en alcyon.