Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/100

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la lance du soldat et l’épée menaçante. Placé dans une sphère sereine, il voit tout à ses pieds, marche d’un pas ferme au-devant du Destin, et sait mourir sans se plaindre.

Que les rois se liguent contre lui, ceux qui gouvernent les Scythes errants, ceux qui régnent sur les bords de la mer Rouge dont le sein recèle des perles brillantes, ou ceux qui ferment les portes Caspiennes aux belliqueux Sarmates ; qu’il ait à combattre les peuples qui osent traverser à pied les flots du Danube, ou les Sères revêtus de riches tissus de soie : la royauté véritable demeurera toujours à la vertu. Elle n’a besoin ni de coursiers ni d’armes, ni de ces flèches que décoche le Parthe dans sa fuite perfide. Elle n’a point à renverser les villes avec des machines qui lancent au loin des éclats de rochers. On est roi, quand on vit sans crainte ; on est roi, quand on vit sans ambition ; et cette royauté, chacun peut se la donner à soi-même. Que d’autres occupent le faîte glissant de la puissance. Je ne veux pour moi qu’un doux repos. Je trouve dans l’obscurité les charmes d’un