Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/101

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heureux loisir, une vie tranquille et ignorée. Quand mes jours auront ainsi passé sans bruit, je mourrai vieux et confondu dans la foule. La mort n’est un malheur que pour l’homme qui, trop connu de tous, arrive au terme fatal sans se connaître lui-même.

ACTE TROISIÈME.
SCÈNE I. — THYESTE, PLISTHÈNES ; le jeune TANTALE et le troisième fils de Thyeste, personnages muets.

thyeste. — O ma patrie ! ô palais d’Argos, enfin je vous revois ! O bonheur le plus grand et le plus pur que puisse goûter un malheureux banni ! Je touche le sol qui m’a vu naître, je reconnais les dieux de mes pères (si toutefois il est des dieux !), ces tours sacrées bâties par les Cyclopes, trop belles pour être l’ouvrage des hommes, et cette arène qui m’a vu plus d’une fois