Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/23

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de son sein. Que la lune enfante de nouveaux monstres du haut des cieux.

Mais tous ces fléaux, il les a surmontés. Veux-tu trouver un rival à Hercule ? Il n’en peut avoir d’autre que lui-même. Que lui-même se fasse donc la guerre. Appelons les Euménides du fond des enfers. Qu’elles secouent leur chevelure de flammes, et brandissent dans leurs mains cruelles leurs fouets de serpents.

Va maintenant, orgueilleux ; convoite le ciel et méprise la terre. Tu crois avoir échappé au Styx et aux divinités infernales ? Je te montrerai ici l’enfer. Par delà le séjour des coupables, du fond des ténèbres où elle est plongée dans les vastes flancs d une montagne, je te ramènerai la Discorde ; et, avec elle, je susciterai ce qui reste encore de monstres dans le royaume de Pluton. Viennent donc le Crime odieux, l’Impiété altière qui se repaît de son propre sang, l’Égarement et la Fureur toujours armée contre elle-même.

La Fureur ! oui, c’est elle qui sera le ministre de mon ressentiment. Hâtez-vous, filles d’enfer ; secouez vos torches ardentes. Que Mégère conduise les horribles Furies couronnées de serpents, et que sa main funèbre arrache d’un bûcher un énorme tison. Allons, punissez les profanateurs du Styx. Déployez votre génie. Que vos cœurs brûlent de plus de feux que les forges de