Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/41

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gers en traînant dans sa marche efféminée les plis ondoyants île sa robe enrichie de l’or des Barbares. Après de nombreux exploits, il faut bien qu’un héros se repose.

lycus. — Oui, la désolation du palais d’Eurytus, et tant de vierges immolées comme des troupeaux, voilà des monuments de ce loisir, voilà des travaux que n’avaient commandés ni Eurysthée ni Junon. A Hercule seul en revient tout l’honneur.

amphitryon. — Tu ne sais pas tout. C’est lui qui tua Éryx avec son propre ceste, et fit subir le même sort à Antée ; c’est lui qui égorgea justement Busiris sur les autels qu’il arrosait du sang de ses hôtes ; c’est lui qui mit à mort Cycnus, tout invulnérable et tout inaccessible qu’il était aux coups ; c’est lui seul qui vainquit le triple Géryon. Tu partageras le sort de ces criminels dont aucun cependant n’avait souillé sa couche par l’adultère.

lycus. — Ce que peut Jupiter, un roi le peut. Vous avez donné une épouse à Jupiter, vous m’en donnerez une aussi. Personne, mieux que vous, ne peut apprendre à votre belle-fille à choisir le plus digne, avec l’approbation même de son époux. Au reste, si elle refuse obstinément d’allumer avec moi le flambeau de l’hyménée, j’emploierai la violence, et j’en aurai toujours des enfants de race illustre.

mégare. — Mânes de Créon, Pénates de Labdacus, torches