Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/416

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J'ai triomphé de ces dieux comme des Troyens : pourrais-je craindre ces foudres sans force lancées par une main étrangère?Quand ce serait Jupiter lui-même ---.» Sa fureur allait oser davantage, quand Neptune, levant sa tête au-dessus des mers, brise d'un coup de son trident le rocher sur lequel il s'appuie, et le blasphémateur est entraîné dans sa chute, vaincu enfin par la terre, la mer et le feu.

Un autre fléau plus cruel nous était réservé. Il est une eau basse à fond perfide et plein de rochers que le traître Capharée cache dans les gouffres qu'il domine.

La mer bouillonne entre ces écueils, et les vagues écument dans un flux et reflux perpétuel. Au-dessus de la montagne est une citadelle escarpée qui regarde les deux mers. D'un côté, c'est le royaume de votre aïeul Pélops, et l'Isthme qui, se recourbant sur une terre étroite, ferme à la mer d'Hellé l'entrée de la mer Ionienne; de l'autre, c'est Lemnos immortalisée par le crime, et Chalcis; et Aulis qui retint trop longtemps nos vaisseaux dans ses ports. Cette forteresse est occupée par le père de Palamède. D'une main perfide il allume au sommet de ses tours des feux éclatants qui conduisent nos vaisseaux contre les rochers. Ils s'accrochent à leurs pointes aiguës, et, faute d'eau, ils se brisent contre les récifs. L'un a sa proue à flot, et sa poupe