Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/532

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m’empêche de pleurer la mort cruelle de mes parents, et de gémir sur le trépas d’un frère, mon unique espérance et ma seule consolation parmi tant d’infortunes. Demeurée sur la terre pour y souffrir, je ne suis plus que l’ombre d’un grand nom.

la nourrice. — Hélas ! j’entends la voix de la triste Octavie. Pourquoi ma vieillesse m’empêche-t-elle de courir à son appartement ?

octavie. — Chère nourrice, fidèle témoin de mes douleurs, je viens encore pleurer sur ton sein.

la nourrice. — Malheureuse princesse ! quel jour vous délivrera d’une si grande affliction ?

octavie. — Le même qui me fera descendre chez les morts.

la nourrice. — De grâce, écartez cette funeste pensée.

octavie. — Ce ne sont pas tes vœux qui règlent mon sort, mais la Destinée.

la nourrice. — Un dieu propice allégera vos douleurs et vous enverra de meilleurs jours. Essayez seulement de ramener par votre douceur et vos caresses le cœur de votre époux.

octavie. — Je fléchirais des lions cruels et des tigres furieux