Page:Sénèque - Tragédies de Sénèque, trad Greslou, ed 1863.djvu/60

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doutable égide armée de la tête de la Gorgone. Dieu vainqueur de Lycurgue et conquérant de l’Inde, toi dont la main est parée du thyrse aux pampres verts, sois-moi propice. Apollon, dieu de la lyre, et toi, Diane, sa sœur, qui te plais à lancer des flèches, vous tous mes frères, qui habitez l’Olympe, et qui ne devez pas le jour à une marâtre, exaucez mes vœux. Qu’on amène ici les plus grasses victimes. Que tous les parfums de l’Inde et. de l’Arabie brûlent sur les autels ; que leur vapeur s’élève en épais tourbillons. Que le peuplier couronne ma tête. Vous, Thésée, ceignez la vôtre de l’olivier, cher à la ville de Minerve. J’offrirai mes hommages au maître du tonnerre ; vous offrirez les vôtres aux fondateurs de Thèbes, à la grotte sauvage du valeureux Zéthus, à la célèbre fontaine de Dircé, et au dieu tyrien qu’un roi étranger apporta parmi nous. Jetez de l’encens sur les brasiers sacrés.

amphitryon. — Mon fils, il faudrait d’abord purifier tes mains souillées de carnage et teintes du sang ennemi.

hercule. — Que ne puis-je au contraire offrir aux dieux le sang de cet homme impie ! Jamais libation plus agréable n’eût coulé sur un autel. La victime la plus méritoire et la plus acceptable qui puisse être sacrifiée à Jupiter, c’est un tyran.