Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CHARLES DE SEVIGNÉ, ETC. xlix


l494 bis. DU COMTE DE GR1GNAN A CHARLES DE SÉVIGNÉ.

Le 31 mai, à Grignan, 1.703."

JE ne néglige jamais occasion de me renouveler dans votre aimable souvenir, mon très-cher frère ; je les recherche même, comme vous verrez, sans aucun ménagement des peines que je vous donne. Vous avez su tous les ordres que j’ai reçus de prendre possession de la principauté d’Orange1[1] : votre chère sœur vous a instruit

  1. LETTRE 1494 bis (revue sur l’autographe). -- 1. Il ne s’agissait plus, comme en 1673, d’une occupation temporaire, mais d’une revendication de la principauté contre les prétendus héritiers de Guillaume III, mort l’année précédente. Lé traité d’Utrecht laissa Orange à la France. Voyez Walckenaer, tome V, p. 401, note à la page 37. -- « Le 28 du mois dernier, M. de Grignan, lieutenant de Roi de Provence, prit au nom de S. M. possession de la ville et principauté d’Orange, et fit fermer les temples dans la ville et dans tout le pays. » (Journal de Dangeau, 5 avril i7o3.) -- Dans un article intéressant du Journal des Débats, n° du 3o novembre 1853 où l’auteur, M. William Joues, analyse un livre* de Pineton de Chambrun, pasteur de l’Église d’Orange et chapelain du prince d’Orange (Guillaume III), nous trouvons quelques détails, qu’on nous saura gré sans doute de reproduire ici, sur une mission antérieure du comte de Grignan à Orange ; la Correspondance, toute remplie en 1673 du fameux siège, ne nous dit rien de l’honorable conduite du Comte en 1685, parce qu’elle était alors suspendue, Mme de Sévigné et sa fille se trouvant réunies à Paris. « La ville d’Orange, dit M. W. Jones, fut jusqu’à la fin du dix-septième siècle la capitale d’une principauté indépendante de la France. Cette principauté avait passé à la maison de Nassau en 153o, et Guillaume de Nassau avait été reconnu prince d’Orange par le roi Henri II, au traité de Cateau-Cambrésis, en 1559. Mais à mesure que la monarchie
    • L'Histoire de la persécution des protestants dans la principauté d’Orange par le roi de France, depuis l’année 1660, jusqu’à l’année 1687, etc., Londres, 1689 (en anglais). C’est d’après cette vieille
    traduction anglaise que M. W« Jones a fait son analyse, et retraduit en français les extraits qu’il donne du livre de Chambrun.