Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/487

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1678 tout ; je dis presque, parce qu’il n’y a rien au monde de parfait. Permettez-moi de vous demander encore si le style de la Princesse de Clèves vous sembleroit bon pour l’histoire.

Je suis revenu de Languedoc, où j’ai été conclure le mariage[1] de M. de Rohan avec Mlle  de Vardes. J’ai fait dessein d’un voyage en Bourgogne, par la seule envie de vous rendre une visite à Chaseu, car c’est là, ce me semble, où vous passez vos hivers, et j’aurois[2] un fort grand plaisir de parler avec vous des affaires de ce pays-ci. Mon Dieu ! les belles choses que nous dirions du Roi ! vous savez le goût que j’ai pour sa gloire, et la manière dont je conçois qu’on la pourroit apprendre à la postérité. Ah ! que nous ferions bien des fragments, si on nous confioit cet opéra !

    de Clèves, publiées en 1678, furent désavouées par le P. Bouhours, qui donna à entendre qu’elles étaient de Valincour, son disciple et son ami. Il paraît en effet que le P. Bouhours n’a fourni que les remarques sur le style qu’on trouve dans la troisième lettre. Bussy attribuait formellement cette critique au P. Bouhours. Voyez plus loin sa lettre du 14 octobre, p. 495, note 4. — En 1679, il parut un autre ouvrage, également anonyme (Barbier l’attribue à l’abbé de Charnes), intitulé Conversations sur la critique de la Princesse de Clèves.

  1. 4. « Un mariage entre M. le duc de Rohan et la fille de M. de Vardes. Je me suis proposé un voyage par la Bourgogne, etc. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  2. 5. « Et où j’aurois. » (Ibidem.) Deux lignes plus loin, « Mon Dieu ! » ne se trouve pas dans ce manuscrit. — Ici encore l’édition de 1818 offre de notables variantes : « …où vous demeurez la plus grande partie de l’année : j’y serai au moins quinze jours. Monsieur, que de choses nous dirons ! Le Roi n’y sera pas oublié : vous savez combien j’aime à parler de sa gloire, quelque sujet qu’il m’ait donné de n’en dire mot ; mais c’est que vous m’avez appris à me faire justice. » — Corbinelli avait été emprisonné, puis, comme nous l’avons dit, exilé avec Vardes, à la suite de l’intrigue de ce dernier et de Mlle  de Montalais.