Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/361

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terre. En vérité, ma bonne[1], voilà une jolie action, et d’une grande hardiesse; et ce qui la rend parfaite[2], c’est d’être retourné dans un pays[3]où, selon toutes les apparences, il doit périr, soit avec le roi, soit par les Anglois, du coup qu’il leur vient de faire [4]. Je vous laisse rêver sur ce grand événement, et je vous embrasse avec une sorte d’amitié et d’attachement qui n’est pas ordinaire, et que vous méritez[5]

  1. 25. Tel est le texte de l’édition de Rouen (1726). Les mots « ma bonne, » manquent dans notre manuscrit, qui omet très-souvent ces sortes d’incises. Dans l’impression de la Haye on lit « ma chère bonne » dans celle de 1737 « ma chère fille » enfin, dans celle de 1754 « ma fille. »
  2. 26. « Et ce qui l’achève. (Éditions de 1787 et de 1754) .
  3. 27. Lauzun ne retourna pas en Angleterre, mais rentra dans les bonnes grâces de Louis XIV. Voyez. Saint-Simon, tome XX, p. 53 et suivantes Dangeau, à la date du 23 décembre 1688 ; et les Mémoires de la cour de France, par Mme de la Fayette, tome LXV, p. 53 et suivantes.
  4. 28. « Où, selon toutes les apparences, les Anglois doivent se ressentir du coup qu’il leur vient de faire. » (Édition de la Haye, 1726.) La lettre finit là dans cette édition ; dans celle de Rouen, la phrase est ainsi : « où, selon toutes les apparences, il doit périr parmi les Anglois du coup qu’il leur vient de faire; » et ce qui suit n’appartient plus à notre lettre, mais est un fragment rapporté ici de celle du 3 janvier suivant (voyez ci-après, p. 879, note 33) « et d’autant plus que l’on vient d’apprendre que le roi d’Angleterre a été pris, etc. » Dans les deux éditions de Perrin (1737 et 1784) où, selon toutes les apparences, il doit périr, soit avec le roi, soit par la rage qu’ils auront du coup qu’il leur vient de faire. »
  5. 29. « Je vous laisse rêver sur ce roman et vous embrasse» (dans l’édition de 1737 « et vous embrasse, ma chère enfant, ) avec une sorte d’amitié qui n’est pas ordinaire. » (Éditions de 1737 et de 1754.)