Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/529

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avez été dans le pays des chèvres car il n’y a que ces jolies personnes qui puissent gravir dans ces rochers ; la pensée m’en fait mal. Je vous prie que ces démons qui paroissent et disparoissent dans un moment, ne vous donnent pas souvent de pareilles peines. Vous en auriez bien moins à vous défendre ici de la furie de M. Gui, toujours soutenu de l’ignorance capable de Mme de B***[1]que je trouvai l’autre jour tête pour tête, et qui ne se corrige point de dire des sottises : je demande pardon à Monsieur le Coadjuteur de parler ainsi de son ancienne amie ; mais elle est si indigne de cette qualité, que je ne m’en contrains plus. Il ne faut point s’inquiéter de cette chicane : de quelque manière qu’elle tourne, elle ne peut vous faire de mal. Je vous embrasse, mon cher Comte.

A MADAME DE GRIGNAN.

JE reviens à vous, ma fille. J’ai été ravie que vous ayez dit amen sur toutes les bagatelles que je vous mandois. Vous avez suivi mon conseil je suis toujours plus aise de la confiance qui vous fait prendre sur moi quelques écritures de moins, que du plaisir de vous entendre, qui est toujours gâté par la pensée que cela vous tue. Je vois que Mme de Chaulnes s’en ira après Pâques, et moi très-commodément avec elle. Ne soyez en peine à mon égard que du redoublement d’absence, et du dérangement du commerce pour quelques jours.

Je vous ai mandé que la reine d’Angleterre alloit à Poissy : elle l’avoit voulu, mais le Roi s’y est opposé. Je voulois courir après ma lettre, car je suis fâchée quand je vous mande des faussetés. Celle[2] de M. de Beauvil-.

  1. 11. La comtesse de Bury. Voyez la letre du 17 Janvier 1680, tome VI, p.195,note 13.-- L'édition de 1737, ne donne même pas l'initiale.
  2. 12. « La nouvelle. » ('Édition de 1754.)