Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/246

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solation pour un pauvre homme qui crie ; mais tout est moins mauvais que de méchantes entrailles[1]. Dieu vous conserve tous ! mes compliments, mes amitiés, mes caresses où elles doivent être ; et vous, ma chère enfant, vous savez votre part : c’est moi tout entière.

1222. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi è octobre.

JE ne m’étois jamais avisée, ma fille, d’accuser certains fers qu’on met à la coiffure, de la longueur du visage ; cet avis sera fort bon à donner à de certaines personnes que nous connoissons. J’avois ouï dire que c’étoit signe de bonne amitié; mais non, c’est que deux petits fers s’enfoncent dans les temples[2], empêchent la circulation, font des abcès : les unes en meurent; les plus heureuses n’en ont que le visage allongé d’une aune, pâles comme des mortes ; mais la jeunesse, qui revient de loin, se remet avec le temps. Je mettrois bien volontiers ce conte avec de certains que me faisoit autrefois la bonne princesse de Tarente : enfin il est bon de tout savoir.

Je ne doute pas que M. de la Garde, qui n’a jamais refusé de remède, ne se serve de celui de cette Madame dont vous me parlez. Vous le verrez la tête en bas, les pieds en haut, tourner une affaire[3] comme celle-là ; j

  1. 27- Voyez la lettre du 14 septembre précédent, p. 203.
  2. LETTRE 1222. 1. Les tempes. Telle est l’orthographe des deux éditions de Perrin. Le Dictionnaire de Nicot (1606) donne temples et tempes ; celui de l’Académie de 1694 a aussi les deux formes, il renvoie de tempe à temple ; celui de Furetière (1690) n’en donne qu’une temple.
  3. 2 On a déjà observé que c’étoit une expression familière à M. de la Garde. (Note de Perrin, 1754.) Voyez tome VI, p. 386., note 1