Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/562

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suader à quel point je m’intéresse à ce qui vous touche, et combien parfaitement je vous honore.

LA COMTESSE DE GRIGNAN.

M. le chevalier de Grignan se fait un grand plaisir de parler de Monsieur votre fils comme il le mérite ; je me suis volontiers chargée de vous faire ses compliments. Je suis assurée que vous les croyez sincères, et que d’ailleurs vous êtes persuadé qu’il est bon juge du mérite de la guerre. M. de Grignan est si loin d’ici, Monsieur, que je ne vous dirai rien de lui, sinon que nous sommes, comme vous savez, dans les mêmes sentiments sur ce qui vous regarde.

Suscription : A Monsieur Monsieur de Pompone.

I292. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

[Aux Rochers,… juillet.]

Je vous ai dit comme nous avons fait le jubilé[1] ;mais nous n’avons fait que jeûner trois jours et une station, comme il est dit dans la bulle. Le bon exemple que vous voulez donner vous jettera dans de plus grandes fatigues. Pour moi, je recois avec respect ces grâces du trésor de l’Église ; mais c’est dans cette occasion où je pourrois dire avec vérité « Jamais l’intérêt ne m’a gouvernée. » Je me jette aux pieds de Jésus-Christ, et m’abandonne à

  1. LETTRE 1292 (revue sur une ancienne copie). -- 1. Il est probablement question du jubilé accordé par Alexandre VIII ; voilà pourquoi nous croyons pouvoir laisser ce fragment de lettre, sans date dans le manuscrit, à la place qui lui a été assignée dans la première édition (1827). Mme de Sévigné était allée pour ce jubilé à Vitré, le 24 juin. Voyez la lettre des aa et 2-5 juin précédents, p. 530.