Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/576

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1 SOé


sœur, est-il bien sûr qu’il n’y ait plus de ressource pour M. Gui? L’esprit humain/ est-il à bout? n’y a-t-il> point quelque substitution précédente à aller déterrer : quelque nouveau tribunal où aller plaider ? La cour des aides[1] ou la chambre des comptes n’ont point encore entendu nommer votre nom : M. d’Aiguebonne ne leur donnerat-il point quelque connoissance de ses prétentions ?Vous-même, pourrez-vous vous accoutumer à jouir tranquillement de votre bien et de votre nom ? Je vous en plains,

Car vivre sans plaider, est-ce contentement[2]?

et vous voilà sans procès, à moins que, ne trouvant pas la peine de l’amende assez considérable, vous ne plaidiez de nouveau pour la faire convertir en celle des galères. C’est pourtant un bon gentilhomme que M. d’Aiguebonne ; je suis d’avis que vous le laissiez en repos.

Adieu : je salue M. le comte de Grignan, votre époux ; s’il croit parler aussi juste que je fais présentement, en m’appelant M. de Sévîgné, il pourroit bien se tromper ; car il a fait depuis hier un si terrible débordement d’eau,

    mettre à personne aucun des enfants ni des frères du comte de Grignan, gendre de Mme de Sévigné (voyez la Notice, p. 3i3 et 3i4). M. d’Urre d’Aiguebonne, qui descendoit d’une sœur de Blanche, nommée Gabrielle, mariée en 1506 à Claude d’Urre, seigneur du Pui-Saint-Martin, attaqua la substitution faite par Louis Adhémar, mais ses prétentions furent repoussées. (Note de l'dition de 1827.) Voyez la Notice, p. 273 et suivantes.

  1. 17. « La cour des aides fut établie après une assemblée des états du royaume, sous le roi Jean, vers l’an 1355, par Charles V étant Dauphin. ……La juridiction de la cour des aides est de connaître et juger en dernier ressort des tailles, aides, gabelles, impositions, et de toutes fermes et droits du Roi. Elle connoit des usurpateurs du titre de noblesse. «  (État de la France de 1689, tome II, p. 537 et 538.)
  2. 18. Racine, dans les Plaideurs, acte I, scène VII ; seulement il y a Mais; au lieu de Car.