Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/577

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que je crois qu’il a emporté tout ce qui reste de la terre19 ainsi je ne suis plus que M. des Rochers. Je [vous] salue20. Adieu, ma déesse.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

Voila le petit compliment de votre frère; je voudrois bien faire sérieusement les miens à M. le comte de Grignan, puisque Grignan y a, à Monsieur le chevalier et Mme de Rochebonne, et même aux alliés ; car je suis sûre que toute la compagnie y prend bien de l’intérêt. Si Monsieur d’Arles est encore avec vous, je ne pense pas que vous vouliez l’oublier, vous qui savez si bien mes pensées, et qui me répondez à des questions que vous vous faites21 de ma part. Cela me fait un vrai plaisir, et si vous ne m’aviez point fermé la bouche, je vous en dirois bien davantage. Vous me soulagez bien le cœur, en m’assurant que vous vous portez bien :quel bonheur, que ce mal si violent n’ait point eu de suites ! il me fit grand’peur. Vous vous êtes parfaitement bien conduite : Dieu vous conserve ! Vous allez être bien accablée d’écritures cela me fait de la peine pour vous ; car en vérité cela tue. On me mande que votre intendant et votre premier président22. ….vous avez un fort honnête homme. N’est-il pas des amis de M. de Gri-

19. La terre de Sévigné était située aux portes de Rennes. Voyez tome IV, p. 202.

20. Après salue il y a dans le manuscrit deux etc.

21. Dans L’édition de 1827, on a imprimé « vous vous êtes faites, » pour « vous vous faites » et deux lignes plus loin rassurez, pour soulagez,

23, II y a ici une lacune dans le manuscrit; dans l’édition de 1827, on avait ainsi modifié le texte « On me mande qu’en votre intendant et votre premier président vous avez un fort honnête homme. »