Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/53

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La sagesse te voit : sa bonté paternelle,
Dans son esprit de paix, dirigera ton zèle."
Ce discours, mes désirs, celui qui me parlait, Tout, dans moi, faisait naître un feu qui me brûlait, Mais d’une flamme au monde, hélas ! trop inconnue. Ma langue était muette. Alexis continue :
» Aux doctes de la terre expose leurs erreurs ; Dans leur cœur, s’il se peut, fait passer tes douleurs : Qu’ils présentent par là cette époque future ! "
.Dis-leur : Vous qui veillez auprès de la nature, Le compas à la main, vous, dont les arts divers Savent peser, nombrer, mesurer l’univers, Croyez-vous que celui dont il tient la naissance, Se borne à demander à votre intelligence, D’en tracer la figure ? A vos puissants crayons N’en aurait-il offert que les dimensions ? Et n’êtes-vous chargés par lui que de décrire Les murs de ce palais, qu’il se plût à construire ? Quel artiste pourrait limiter ses succès, En peignant des héros, à crayonner leurs traits ? Ne s’efforce-t-il pas de nous montrer tracées, Leur âme toute entière, et leurs grandes pensées, Afin qu’en nous charmant par ce magisme doux, Leur esprit nous attire et s’unisse avec nous ? Et celui qui du monde ordonna la structure, Ne trouverait chez vous ni peintre, ni peinture ! Non, ces majestueux et sublimes desseins, Qu’il conçut en formant cette œuvre de ses mains ;