Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/54

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Ces ressorts animés de la nature entière ;
Ce mot d’ordre que l’homme, au sein de cette terre,
Prend de Dieu chaque jour ; ce signe solennel
Qu’il doit la préserver au nom de l’Eternel :
Savants, c’était à vous d’exposer ces merveilles ;
Voilà ce que sa gloire attendait de vos veilles.
Mais que lui revient-il de vos descriptions ?
Tandis que vous venez par vos longues leçons,
Sans nourrir nos esprits, charger notre mémoire,
Il reste sans couronne et jeûne de sa gloire."
.Et la triste nature en proie à tous les maux ;
Elle qui de vos soins attendait le repos :
Que l’homme a pu plonger dans le deuil et la gêne,
Est-ce en pesant ses fers, est-ce en taisant sa chaîne,
Que vous ramènerez ses jours de liberté,
Et la consolerez de sa viduité !
Le flambeau du soleil, s’il brille dans le monde,
C’est moins pour l’éclairer, que pour qu’il le féconde."
„ Dis-leur : cet univers qui, malgré sa langueur, Est votre seul moyen pour prouver son auteur ; Ne nous montre de Dieu que la moindre puissance. Son amour, sa sagesse et son intelligence, Nous les ignorerions si notre être divin Ne servait de miroir à ce Dieu souverain ; Et c’est vous qui deviez, dans ce miroir fidèle, Nous indiquer les traits du suprême modèle ; Mais cet homme, votre œil n’y voit qu’obscurités ;
Vous n’avez pas encor peeé ses facultés :