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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/122

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vieille était une fatigue, un souci, une fureur sans relâche.

Nous avons occupé cet appartement de la rue Thiroux jusqu’en 1816. En 1832 ou 1833, cherchant à me loger, j’ai aperçu un écriteau sur la porte et je suis entrée, espérant que c’était le logement de ma grand’mère qui se trouvait vacant ; mais c’était le pavillon du fond, et on en demandait, je crois, 1,800 fr., prix beaucoup trop élevé pour mes ressources à cette époque. Je me suis pourtant donné le plaisir d’examiner ce pavillon afin de parcourir la cour plantée où rien n’était changé, et de voir en face les croisées de la chambre de ma bonne maman, d’où elle me faisait signe de rentrer lorsque je m’oubliais dans le jardin. Tout en causant avec le portier, j’appris que cette maison n’avait pas changé de propriétaire : que ce propriétaire existait toujours, et qu’il occupait précisément l’appartement de l’entresol que je convoitais. Je voulus, du moins, me procurer la satisfaction de revoir cet appartement, et, sous prétexte de marchander le pavillon, je me fis annoncer à M. Buquet. Il ne me reconnut pas, et je ne l’aurais pas reconnu non plus. Je l’avais perdu de vue jeune encore et ingambe. Je retrouvai un vieillard qui ne sortait plus de sa chambre et qui, pour faire apparemment un peu d’exercice commandé par le médecin, avait installé un billard à côté de son lit, dans la propre chambre de ma