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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/379

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en faisant un dernier saut. Celui-là était plus périlleux que les autres. J’y mis trop de précipitation, et donnai du talon dans une croisée horizontale qui éclairait une galerie, et par laquelle je fusse tombée de trente pieds de haut dans les environs de la petite classe, si le hasard de ma maladresse ne m’eût fait dévier un peu. J’en fus quitte pour deux genoux très écorchés sur les tuiles ; mais ce ne fut point là l’objet de ma préoccupation. Mon talon avait enfoncé une partie du châssis de cette maudite fenêtre et brisé une demi-douzaine de vitres qui tombèrent avec un fracas épouvantable à l’intérieur, tout près de l’entrée des cuisines. Aussitôt une grande rumeur s’élève parmi les sœurs converses, et, par l’ouverture que je viens de faire, nous entendons la voix retentissante de la sœur Thérèse qui crie aux chats et qui accuse Whisky, le maître matou de la mère Alippe, de se prendre de querelle avec tous ses confrères, et de briser toutes les vitres de la maison. Mais la sœur Marie défendait les mœurs du chat, et la sœur Hélène assurait qu’une cheminée venait de s’écrouler sur les toits. Ce débat nous causa ce fou rire nerveux chez les petites filles que rien ne peut arrêter. Nous entendions monter les escaliers, nous allions être prises en flagrant délit de promenade sur les toits, et nous ne pouvions faire un pas pour chercher un refuge. Fanelly était couchée tout de son long dans la gouttière ;