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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/380

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une autre cherchait son peigne. Quant à moi, j’étais bien autrement empêchée. Je venais de découvrir qu’un de mes souliers avait quitté mon pied, qu’il avait traversé le châssis brisé, et qu’il était allé tomber à l’entrée des cuisines. J’avais les genoux en sang, mais le fou rire était si violent que je ne pouvais articuler un mot, et que je montrais mon pied déchaussée en indiquant l’aventure par signes. Ce fut une nouvelle explosion de rires, et cependant l’alarme était donnée, les sœurs converses approchaient.

Bientôt nous nous rassurâmes. Là où nous étions abritées et cachées par des toits qui surplombaient, il n’était guère possible de nous découvrir sans monter par une échelle à la fenêtre brisée, ou sans suivre le même chemin que nous avions pris. C’était de quoi nous pouvions bien défier toutes les nonnes. Aussi, quand nous eûmes reconnu l’avantage de notre position, commençâmes-nous à faire entendre des miaulemens homériques afin que Whisky et sa famille fussent atteints et convaincus à notre place. Puis nous gagnâmes la fenêtre de Sidonie, qui nous reçut fort mal. La pauvre enfant étudiait son piano et ne s’inquiétait pas des hurlemens félins qui frappaient vaguement son oreille. Elle était maladive et nerveuse, fort douce, et incapable de comprendre le plaisir que nous pouvions trouver à courir les toits. Quand elle nous entendit débusquer en masse par sa fenêtre,